Le 2 février dernier, alors qu’il était interrogé sur la perspective d’un troisième confinement, Emmanuel Macron a déclaré : “Chaque jour, nous vérifions les chiffres. Une part de la réponse est dans nos mains. J’essaierai de prendre les décisions les plus adaptées”. (source)
Car au-delà de l’enjeu sanitaire, d’autres paramètres pèsent dans la balance : le poids financier d’un tel dispositif, qui a déjà coûté plus de 193 milliards d’euros à l’Etat (source)… mais aussi le moral des Français.
Alors que ces jours-ci, l’état psychologique des Français est à la une de l’actualité, notamment concernant la situation des étudiants (source), plusieurs questions se posent :
- quel a été l’impact de la crise sanitaire sur le moral de l’ensemble de la population ?
- quelles sont les catégories les plus touchées et dans quelle ampleur ?
- quelles sont les mesures qui sont le plus mal vécues par les Français ?
L’Institut de sondage Gece a réalisé une grande étude auprès d’un échantillon de 10 000 personnes représentatif de la population âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas via panel online – âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, région UDA) intitulée Enquête sur l’impact des restrictions sanitaires sur le moral des Français (février 2021).
Les résultats montrent qu’il y a urgence à envisager la réouverture de certains espaces de loisirs et lieux conviviaux pour éviter une forte dégradation du moral de nos compatriotes.
Olivier Allouard, le Directeur, souligne :
40,5% des Français ont vu leur moral baisser durant la crise sanitaire… Et ce n’est qu’un début ! Les résultats de notre enquête mettent clairement en lumière le rôle joué par la fermeture de certains établissements, comme les restaurants par exemple.
Une réelle dégradation du moral des Français depuis le début de la crise sanitaire
Avant le 1er confinement de mars 2020, seulement 1 Français sur 10 n’avait pas le moral.
Aujourd’hui, 31% des Français ont le moral en berne, ce qui représente une hausse de 21 points. Cette morosité est flagrante à tous les niveaux : par exemple, nos compatriotes ne sont que 12% à afficher un moral au beau fixe (contre 32% avant le mois de mars).
De plus, nombreux sont ceux qui admettent avoir été affecté par les restrictions liées à la pandémie : 40,5% ont vu leur moral baisser (ce moral pouvant être assez bon ou mauvais aujourd’hui). Parmi les étudiants, la situation est particulièrement alarmante puisque ce pourcentage passe à 52%, soit plus d’1 sur 2.
Parmi les personnes les plus touchées, il y a :
- les jeunes et plus particulièrement les 19-24 ans (36%) ;
- les étudiants (38%) ;
- les personnes en recherche d’emploi (41%) ou avec des revenus inférieurs à 1 500 € par mois (37%) ;
- et les CSP supérieures (34%).
A noter : le moral des femmes est plus bas que celui des hommes (34% vs 29%).
La mesure la plus dévastatrice pour le moral : la fermeture des restaurants
Parce qu’ils sont aussi des espaces sociaux, des lieux de vie et de convivialité, la fermeture des restaurants est très mal vécue par les Français : 87% considèrent qu’elle a eu un impact négatif sur leur moral.
Dans le top 5 des contraintes les plus dures à supporter viennent ensuite :
- la fermeture des commerces hors alimentaires (82%)
- la fermeture des parcs et jardins (80%)
- la fermeture des cinémas (71,5%)
- la fermeture des bars (59%).
Suivent après la fermeture des théâtres et salles de concerts (57% des Français), les salles de sport (56%), les musées (51%), les événements sportifs (48%), les stations de ski (32,5%) et, enfin, les discothèques (22%).
A noter : 81% de nos compatriotes ont été touchés moralement par la fermeture des lieux culturels (Cinéma, théâtres, salles de concerts et musées).
En toute logique, les catégories les plus touchées par ces mesures sont celles qui accordaient une plus grande place aux loisirs et aux sorties en tout genre : les jeunes, notamment les étudiants, et les catégories les plus aisées (CSP supérieures, niveau de diplôme et revenus les plus élevés).
Une enquête sur l’évolution des pratiques culturelles online depuis la crise sanitaire et sur la création de nouveaux contenus viendra compléter cette étude dans quelques semaines.