Le tourisme de mémoire est bien plus qu’une activité touristique : il est un vecteur de transmission, de sensibilisation, et de développement local. Porté par la richesse historique du territoire français et par l’engagement des collectivités, il s’inscrit dans une double logique : entretenir la mémoire des conflits passés et soutenir l’activité économique dans des zones souvent rurales ou périurbaines. Dans ce contexte, une nouvelle étude d’envergure nationale vise à actualiser les données sur son poids économique et à guider les politiques publiques de demain.
Tourisme de mémoire : entre transmission historique et dynamiques territoriales
Le tourisme de mémoire : entre histoire, transmission et attractivité territoriale
Le tourisme de mémoire occupe une place singulière dans le paysage touristique français. Il réunit chaque année des millions de visiteurs français et étrangers venus rendre hommage, se souvenir, comprendre, ou simplement découvrir les traces laissées par les grands conflits du XXe siècle. À travers les nécropoles, les musées, les sites de batailles ou encore les parcours pédagogiques, il contribue à faire vivre une mémoire collective, tout en renforçant le sentiment d’appartenance à une histoire partagée.
Cette forme de tourisme s’est structurée au fil des décennies, autour d’acteurs publics et privés engagés dans la préservation et la valorisation de ces lieux. Elle joue un rôle essentiel dans la transmission intergénérationnelle des leçons du passé, tout en s’inscrivant dans une logique de développement territorial. Le tourisme de mémoire représente ainsi un vecteur puissant de dynamisme économique, notamment dans les territoires ruraux et périurbains où sont localisés de nombreux sites mémoriels.
Deux grandes études ont d’ailleurs déjà tenté d’en appréhender le poids économique : une première, réalisée par Atout France en 2011, et une seconde conduite par notre institut en 2018 dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre. Aujourd’hui, alors que les commémorations exceptionnelles laissent place à une fréquentation plus régulière et pérenne, une nouvelle étude vient actualiser les données et les perspectives du secteur.
Une étude nationale pour mesurer le poids économique en France
Supervisée par le ministère des Armées et la Direction Générale des Entreprises, cette nouvelle étude est conduite par notre institut en collaboration avec le cabinet Contours Conseil. Elle vise à mesurer les retombées économiques du tourisme de mémoire sur l’ensemble du territoire métropolitain, en s’appuyant notamment sur une campagne d’enquêtes menée directement sur les sites mémoriels.
Le dispositif d’enquête permettra d’identifier les profils de visiteurs, leurs pratiques, leurs dépenses, leur provenance, et d’analyser les chaînes de valeur locales mobilisées par ce tourisme spécifique. L’étude s’intéressera aussi aux enjeux de fréquentation, de saisonnalité, d’offre pédagogique et culturelle, ainsi qu’aux dynamiques territoriales liées à la mémoire.
Si l’ensemble du territoire est concerné, un focus particulier sera réalisé sur quatre régions emblématiques : Grand Est, Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. Ces territoires concentrent une forte densité de sites, une histoire particulièrement marquée par les conflits, et une activité touristique structurée autour de la mémoire.
Les résultats attendus permettront d’objectiver l’importance du tourisme de mémoire dans les économies locales et de nourrir les politiques publiques d’accompagnement, de valorisation et de médiation autour de ces lieux d’histoire. Ils viendront également alimenter la réflexion sur l’avenir de ce tourisme singulier, entre devoir de mémoire, attractivité et transmission aux générations futures.

